Cadrer un projet de développement logiciel

18 août. 2025

Comment cadrer un projet de développement ?

Le développement d’un logiciel, qu’il s’agisse d’une application métier, d’un outil interne ou d’un produit destiné au grand public, est rarement un long fleuve tranquille. Les statistiques sont éloquentes : une majorité de projets informatiques connaît des retards, des dépassements de budget ou des écarts entre la solution livrée et les attentes réelles des utilisateurs.

Pour limiter ces risques, une étape est cruciale mais trop souvent négligée : le cadrage du projet logiciel. Véritable fondation de la réussite, il structure la démarche, aligne toutes les parties prenantes et permet d’éviter les mauvaises surprises.

Depuis plus de 25 ans, notre agence a mené de nombreux projets de développement d'applications métier ou de solutions intranet ou extranet. Le cadrage précis de projet de ce type nous est familier et fait partie intégrante de nos process.

Les étapes incontournables

Formaliser les besoins grâce au cahier des charges

Tout commence par une compréhension précise des objectifs. Pourquoi développe-t-on ce logiciel ? Quels problèmes doit-il résoudre ? Quelles sont les priorités métier à court et moyen terme ?
Un atelier de recueil des besoins, impliquant non seulement la direction mais aussi les utilisateurs finaux, est indispensable. Ces derniers apportent une vision pragmatique de leurs usages quotidiens et évitent que le projet ne repose uniquement sur des hypothèses.

À ce stade, il est recommandé de produire un document de synthèse simple, listant les besoins exprimés et les enjeux associés. C’est la première brique d’une communication claire entre les équipes techniques et métiers.

Établir un périmètre fonctionnel clair

Un logiciel sans limites définies est une porte ouverte aux dérives. Le périmètre fonctionnel doit donc être identifié et hiérarchisé :

  • Indispensables : les fonctionnalités sans lesquelles le logiciel n’a pas de valeur,
  • Importantes : les fonctions utiles mais pouvant être livrées dans une deuxième phase,
  • Optionnelles : des améliorations ou « bonus » qui pourront enrichir le produit ultérieurement.


Cette priorisation permet de construire un MVP (Minimum Viable Product), c’est-à-dire une version initiale livrée rapidement et capable de générer de la valeur. Cela évite de repousser indéfiniment la mise en production en attendant d'atteindre la « perfection ».
 

Traduire les besoins en spécifications fonctionnelles

Le recueil des besoins n’est qu’une étape. Pour être exploitables, ils doivent être transformés en spécifications fonctionnelles détaillées.
Ce document sert de référence à toutes les parties prenantes : développeurs, testeurs, chef de projet, mais aussi responsables métiers. Il précise comment chaque fonctionnalité doit se comporter et quelles règles doivent être respectées.

Bien rédigées, les spécifications réduisent considérablement le risque d’incompréhension et limitent les débats en cours de route.

Choisir la bonne méthode de gestion de projet

La méthodologie de gestion de projet influence directement la réussite.
Plusieurs approches existent et dépendent du projet :

  • Cycle en V : classique et adaptée aux projets où les besoins sont stables et bien définis,
  • Méthodes agiles (Scrum, Kanban) : privilégiées quand l’incertitude est forte et que l’on souhaite livrer rapidement des versions intermédiaires,
  • Hybride : une combinaison des deux, utile pour concilier rigueur et flexibilité.


Le choix doit être posé dès la phase de cadrage pour structurer l’organisation des équipes, des livrables et des validations.

Planifier et budgétiser de manière réaliste

Un planning irréaliste est l’ennemi d’un projet logiciel.
Le cadrage doit donc intégrer :

  • Des jalons clairs et atteignables,
  • Des marges pour absorber les tests, corrections et retours utilisateurs,
  • Un découpage en lots ou en sprints, permettant de mesurer l’avancement régulièrement.


Côté budget, il est essentiel de distinguer les charges internes (temps des équipes) et les prestations externes (agence, freelance, infrastructure). Cette visibilité aide à éviter les mauvaises surprises financières.

Définir clairement les rôles et responsabilités

Un projet mal gouverné entraîne des blocages.
Dès le cadrage, il faut préciser :

  • Le décideur : celui qui porte le projet et tranche les décisions,
  • Le chef de projet : le garant du suivi opérationnel,
  • Le référent technique : le point de contact pour les choix technologiques,
  • L’interlocuteur métier : le représentant des utilisateurs.


Cette gouvernance claire limite les conflits et les validations interminables.

Intégrer qualité et sécurité dès le départ

La qualité d’un logiciel ne se résume pas à son bon fonctionnement puisque dès le cadrage, il faut penser à :

  • La performance, soit la rapidité, la fluidité,
  • La compatibilité multi-plateformes (ordinateur, mobile, tablette),
  • L’accessibilité par la prise en compte des normes pour tous les utilisateurs,
  • La sécurité avec la protection des données et le respect du RGPD.


Anticiper ces critères dès le début coûte beaucoup moins cher que de corriger en urgence après la mise en production.

 
Conclusion

Le cadrage d’un projet logiciel n’est pas une simple formalité administrative. C’est la clé de voûte de la réussite. Plus il est précis et partagé, plus il sécurise la suite.
Il permet d’aligner les attentes, de structurer les efforts, de réduire les imprévus et d’augmenter significativement les chances de succès.

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